Santé : fiche d’info sur la variole du singe

Le 16 août 2024, l’épidémie de la variole du singe a été déclarée urgence de santé publique par l’Organisation mondiale de la Santé. Au-delà de la peur et des idées reçues sur la maladie, que sait-on réellement d’elle ? D’où vient la maladie ? Comment se propage-t-elle ? À quel point est-elle dangereuse ?  Existe-t-il un remède ? Fasocheck tente d’apporter des réponses factuelles à ces interrogations à partir de données publiques.

 

Une maladie déjà connue

La Mpox, anciennement appelée variole du singe ou Monkeypox est une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmise de l’animal à l’homme. Selon une fiche d’information de l’Institut Pasteur, le virus responsable de la Mpox est de la famille des Poxviridés et est proche du virus responsable de la variole humaine.

Le virus a été découvert en 1958 chez un groupe de singes en captivité (d’où son nom), à Copenhague au Danemark, qui présentaient des lésions cutanées similaires à celles de la variole humaine. De multiples foyers épidémiques ont par la suite été identifiés dans des colonies de primates, tant en Amérique du Nord qu’en Europe, impliquant diverses espèces de singes originaires d’Afrique. C’est en 1970 que la première infection humaine par ce virus a été officiellement constatée en République Démocratique du Congo. 

Deux principaux types du virus Mpox sont répertoriés à ce jour : le clade 1 vivant au bassin du Congo en Afrique Centrale, et le clade 2 présent en Afrique de l’Ouest.

Comment le virus Mpox se transmet-il à l’homme ? 

La Mpox se transmet à l’homme principalement par contact avec des rongeurs, et non par des primates. Concrètement, la transmission du virus Mpox chez l’humain peut se faire de plusieurs manières :

  • par contact direct avec des animaux infectés, notamment des rongeurs ;
  • par contact avec des lésions cutanées ou des fluides corporels (sang, salive, liquide des lésions) d’une personne infectée ;
  • par contact indirect avec des objets ou des matériaux contaminés par le virus (vêtements, literie, surfaces) ;
  • par voie aérienne. Bien que cela soit moins fréquent, la transmission par les gouttelettes respiratoires d’une personne infectée est possible. 

Les symptômes

Les symptômes de la Mpox apparaissent habituellement entre 1 et 21 jours après l’exposition au virus. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les signes courants de la Mpox sont variés et peuvent inclure une fièvre élevée, des maux de tête intenses, des douleurs musculaires et des ganglions lymphatiques enflés. 

L’éruption cutanée caractéristique de la maladie se présente sous forme de lésions qui évoluent en pustules, puis en croûtes. Ces lésions peuvent toucher toutes les parties du corps, y compris le visage, les paumes, les plantes des pieds, les zones génitales et les muqueuses (bouche, gorge, anus, vagin).  Des douleurs rectales et des difficultés à uriner peuvent également survenir.

Dans les cas les plus graves, des complications telles qu’une encéphalite, une pneumonie ou des infections bactériennes secondaires peuvent menacer le pronostic vital. 

Le niveau de létalité de la maladie dépend de l’âge, de l’état de santé du malade ainsi  que des différents symptômes que celui-ci présente. Selon l’OMS, la maladie  peut entraîner la mort chez les nouveau-nés, les enfants et les personnes souffrant de déficiences immunitaires. En février 2024, le taux de mortalité du virus chez les patients répertoriés était estimé “jusqu’à 10 % en fonction de la souche” avait indiqué Gavi,  l’Alliance mondiale pour les vaccins.

Pas de cas avérés au Burkina Faso

La Mpox est très souvent présente dans les forêts tropicales d’Afrique de l’Ouest et du Centre, en raison du contact avec des animaux sauvages. Depuis janvier 2024, un nouveau variant du virus a fait son apparition.

La maladie est actuellement présente en Côte d’Ivoire avec deux cas non mortels recensés en juillet 2024 par le Ministère ivoirien de la santé publique qui a interdit la consommation et la manipulation des animaux sauvages.

Jusqu’au 18 août 2024, aucun cas positif de Mpox n’a été enregistré au Burkina Faso. Le ministère burkinabè de la Santé a déclaré dans un communiqué que deux cas suspects examinés se sont avérés négatifs.

Un virus présent un peu partout dans le monde

Ce n’est pas la première fois que cette maladie est déclarée urgence mondiale. Déjà en juillet 2022, l’OMS avait déclaré un état d’urgence à cause de la prolifération accrue de la Mpox dans le monde. 

Une mutation du virus survenue en septembre 2023 a donné naissance à un variant du clade 1 du virus monkeypox, dénommée clade 1b. Les données suggèrent que cette variante se propage de manière préférentielle au sein de certaines communautés, notamment par le biais de contacts sexuels.

D’après les données du bureau Afrique du Centers for Disease Control and Prevention (CDC), 17 541 cas de Mpox dont 517 décès ont été enregistrés dans 12 pays africains depuis le début de l’année 2024.

Selon l’organisation panaméricaine de la santé, 62 752 cas de variole ont été signalés dans les Amériques par 31 pays et territoires entre 2022 et le 1er juillet 2024, dont 141 décès.

Traitement et prévention

Il n’existe à ce jour aucun traitement curatif spécifique contre la Mpox. Les soins cliniques pour les patients atteints du virus sont axés sur le traitement des éruptions cutanées.

Alors qu’il faudrait au moins 10 millions de doses du vaccin contre la Mpox, seulement 200 milles sont disponibles, s’inquiète Gavi,  l’Alliance mondiale pour les vaccins.

Deux vaccins homologués contre la maladie existent sur le marché. Il s’agit du Jynneos, fabriqué au Danemark par Bavarian Nordic et de ACAM2000, mis au point par Emergent Biosolutions aux États-Unis, tous deux homologués aux États-Unis, au Canada et en Europe pour les personnes âgées de plus de 18 ans.

Pour éviter de contracter la maladie, il est recommandé de se laver régulièrement les mains au savon, porter un masque, éviter tout contact avec les animaux (rats, souris et certains animaux trouvés morts)   ainsi qu’avec les personnes victimes de la maladie.

 

Ange Lévi Jordan Méda

X (Tiwtter) : @MedaLevi

Fasocheck

 

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