Tahirou Barry, député et candidat aux élections présidentielles de 2020 au Burkina Faso a déclaré lors de l’émission Dimanche politique du 19 juillet 2020 de Radio Oméga qu” Aujourdh’ui, il y a 143 femmes sur 1000 qui meurent lors de l’accouchement par manque de moyens”. Ces chiffres sont-ils exacts? Fasocheck a vérifié.
Contacté par Fasocheck, Tahirou Barry affirme que « c’est une erreur » de sa part et que le chiffre exact est de 143 femmes qui décèdent sur « 100 000 naissances » vivantes. Sans préciser ses sources, le député et candidat à la présidentielle, attribue ce taux de mortalité entre autre à la « difficulté d’accès aux soins de santé ».
La Direction de la Santé et de la famille du ministère burkinabè de la Santé a confirmé à Fasocheck que le taux de mortalité intra hospitalière (décès de femmes au sein de la formation sanitaire pendant l’accouchement) de l’année 2019 est de 143 femmes sur 100.000 parturientes ou naissance vivantes. Ces données sont recueillies sur la base des registres d’accouchement que tiennent les maternités, précise la direction de la santé et la famille. Le taux de mortalité intra hospitalière maternelle est calculé sur un ratio de 100.000 parturientes (les femmes venues pour accoucher, ndlr) Pour l’obtenir, le nombre de femmes enceintes décédées au sein de la formation sanitaire est divisé par le nombre de parturientes et ensuite multiplié par 100.000.
Au cours des cinq dernières années, 2015-2019, les différents taux de mortalité intra hospitalière maternelle obtenus par ce calcul sont :
• 2015 : 109 femmes sur 100.000 parturientes
• 2016 : 135,5 femmes sur 100.000 parturientes
• 2017 : 117 femmes sur 100.000 parturientes
• 2018 : 120,9 femmes sur 100.000 parturientes
• 2019 : 143 femmes sur 100.000 parturientes.
Les causes principales de décès des femmes en couches sont les hémorragies, les complications, les infections, les maladies cardiovasculaires, le paludisme, etc. Au Burkina Faso, depuis le 02 mars 2016, les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans bénéficient d’une gratuité de soins (frais de consultations et d’interventions chirurgicales, les frais de médicaments et de consommables médicaux, des examens complémentaires etc).
Conclusion :
Tahirou Barry s’est trompé sur les chiffres des femmes qui meurent en couches. Il s’agit de 143 femmes sur 100 000 et non 143 décès sur 1000.
Checkeurs
Harouna Drabo
Ange Jordan Méda
Editeur :
B.S
Fasocheck