Depuis le 16 janvier 2020, une photo de Djibrill Bassolé supposée être un montage circule sur la toile. Ce dernier , ancien patron de la diplomatie burkinabè, présente un visage très amaigri et ridé. L’image serait un montage orchestré pour obtenir des faveurs politico judiciaires.
Le général de gendarmerie qui purge une peine de dix ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État, aurait besoin urgemment d’une évacuation sanitaire, selon ses avocats et ses partisans. D’autres par contre estiment qu’il faut éviter les traitements de faveur, allant jusqu’à douter de l’authenticité de la photo.
Contacté, un des plus proches collaborateurs de Djibrill Bassolé confirme qu’il s’agit bel et bien de ce dernier sur la photo, sans pour autant préciser le lieu, la date et les circonstances qui entourent la prise de la photo.
En principe, la photo n’a pas été prise à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) où séjourne l’officier depuis septembre 2019. Les téléphones et les appareils photos y sont interdits.
Image retouchée, mais pas déformée
Des recherches et analyses de la photo à travers quatre logiciels d’analyse d’image (Fake Image Detector, JpegSnoop, Forencycally et FotoForenscics), montrent que la photo a subi des modifications légères.
La photo a aussi été compressée par les navigateurs web du fait de ses multiples réutilisations. Ce qui explique la présence de quelques plaques semblables à des fines taches d’huile sur la photo et de l’effet grain de sable.
Les applications n’ont par ailleurs pas révélé la présence d’une quelconque déformation du visage effectuée avec le logiciel Photoshop comme le prétendaient certains commentaires. Les pixels étaient uniformes, y compris au niveau des courbes du visage.
L’altération de l’image originale n’a pas permis d’extraire toutes les métadonnées, notamment les informations sur le type d’appareil qui a servi à la capture, la date, etc.
Conclusion : l’image présentant Djibrill Bassolé au visage émacié n’est pas truquée. Les modifications ne concernent que la luminosité de l’image et auraient pu être aussi bien faites avec un smartphone qu’avec un ordinateur.
Ange Lévi Jordan Méda
Fasocheck